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    Discours 4 du Sadhou Sundar Sing 

    Connaître Christ dans la souffrance.

    Genève, à la Salle de la Réformation,
    le jeudi 9 mars 1922.



    C'est à cause de cela que je souffre
    ces choses; je n'en ai point honte,
    car je connais celui en qui j'ai cru.
    II Tim. 1 . 12.

    Les deux manières de connaître Christ.

    Saint Paul dit: « je n'ai pas honte de souffrir pour Lui, car je connais celui en qui j'ai cru ». Il n'écrit pas : « je sais beaucoup de choses de Lui », mais : « Je Le connais, Lui, personnellement ». Il y a une grande différence entre savoir quelque chose de Christ et connaître Christ. Tant que saint Paul a connu Jésus-Christ par ouï-dire, il l'a persécuté, mais dès qu'il l'a connu personnellement, il a été lui-même persécuté pour Christ.

    Il y a quelques années, j'étais un Hindou bigot, un ennemi du christianisme ; j'entendais parler de Jésus-Christ et je le haïssais, mais, dès que j'appris à le connaître intimement, je l'aimai. Voilà la différence entre connaître Christ et savoir quelque chose de Lui.

    Des amis hindous, aux Indes, m'ont questionné sur les pays dits chrétiens. Eh bien, dans ces pays, on entend beaucoup parler de Jésus-Christ et quelques-uns le connaissent, lui obéissent, l'aiment et le servent. Ceux qui savent quelque chose de Lui, ne savent pas qui est Jésus-Christ. Nous ne pouvons pas lui obéir, l'aimer et le servir, avant de Le connaître. Nous pouvons, au contraire, savoir beaucoup de choses de Jésus-Christ sans Le connaître lui-même.

    L'an dernier, voyageant dans les montagnes de l'Himalaya, je vis une plante, un tonique, appelé « solagi ». C'est un tonique des plus utiles et J'en avais beaucoup entendu parler. il avais vu cette plante bien souvent, sans la reconnaître. Désirant savoir quelle plante c'était, je demandai à un homme: « Qu'est-ce que cette chose noire ? » « C'est du solagi », me dit-il. Ainsi, je le connaissais de réputation, mais je ne pouvais pas le reconnaître. Il y en a beaucoup qui rencontrent les fruits du christianisme sans savoir les reconnaître. Ils en ont entendu parler, mais n'en connaissent pas les effets. C'est très possible. Mais, si nous connaissons vraiment Christ, il ne sera pas nécessaire qu'on nous dise de l'aimer ; nous l'aimerons tout naturellement.

    Aux Indes, il arrive que des étudiants disent : « Tel ou tel savant ne croyait pas en Jésus-Christ, comment pourrais-je, moi, croire en Lui ? » je réponds : « Il est possible d'être un savant sur certains sujets, sans avoir su apprécier l'action de Christ ».

    A propos d'une peinture magnifique, on demanda à un savant : « Que pensez-vous de ce tableau ? » Il répondit: « C'est une bonne peinture. Elle vaut bien cinq roupies ». Les gens se dirent : « C'est un savant, son jugement doit être juste ! Le tableau ne vaut que cinq roupies! » Alors, on demanda à un artiste : « Que pensez-vous de cette peinture ? » et il répondit : « Elle est magnifique, splendide ; elle vaut mille roupies ! » Le savant était très instruit dans certaines branches de la science, mais il était incapable d'apprécier les choses de l'art et son jugement n'avait aucune valeur. L'artiste, lui, était un spécialiste. Si nous voulons apprendre quelque chose de la religion, nous devons aller à ceux qui sont des spécialistes en matière religieuse et ont fait des expériences. Nous ne pouvons pas demander à un ingénieur de connaître la chirurgie, ni à un chirurgien de connaître la mécanique. Qu'est-ce que les dogmaticiens et les philosophes savent de la divinité de Jésus-Christ ? Allez auprès des « spécialistes » de la religion, les mystiques, les prophètes, les hommes de prière ; ceux-là savent ce qu'est la religion. Ma religion ne dépend pas de l'opinion de ce savant-ci ou de celui-là, ma religion dépend de Christ lui-même.

    Le connaître par la prière.
    Conversion du Sâdhou. 

    Pour connaître Jésus-Christ, nous devons vivre avec lui et c'est seulement par la prière que nous pouvons vivre avec lui. Quand nous vivons avec lui, alors nous savons qui est Jésus-Christ. Quelquefois, à cause du péché, de notre nature pécheresse, nous ne pouvons pas le reconnaître ; à cause du péché, l'atmosphère spirituelle est troublée. Il y a deux ans, lorsque je me rendais en Australie, je fus témoin d'un fait remarquable. Chaque matin, nous recevions un journal. Un jour, arrêt soudain, point de nouvelles! je voulus savoir ce qui se passait: « Pourquoi n'y a-t-il point de nouvelles aujourd'hui ? » « Nous ne recevons pas de nouvelles à cause de la tempête. Il y a, des perturbations atmosphériques et les messages de la télégraphie sans fil ne peuvent pas être envoyés. » C'était un trouble d'ordre physique qui nous privait de nouvelles.
    La tempête du péché provoque aussi des perturbations dans l'atmosphère spirituelle et nous ne pouvons pas, alors, recevoir les messages de Dieu. Cette tempête doit être arrêtée et c'est Jésus seul qui peut la calmer ; il peut parler avec autorité au vent et à la mer et il y aura un grand calme. Quand tout est calme, nous entendons sa voix, nous sentons sa présence et nous savons qui est Jésus-Christ. Alors nous avons la joie de sa présence et sa présence même dans nos coeurs, c'est le Ciel sur la terre. Il est possible que nous ne le voyions pas des yeux de la chair, mais nous sentirons sa présence. Nous pouvons voir un fruit ; nous pouvons aussi voir notre langue : ce sont deux choses visibles ; mais la douceur du fruit et le sens du goût dans notre langue, nous ne pouvons les voir. Nous pouvons jouir de la douceur du fruit, mais nous ne pouvons dire quelle couleur elle a. Nous pouvons voir la langue, mais nous ne pouvons voir le goût, ni quelle couleur il a !
    Ainsi nous pouvons voir notre corps et nous pouvons voir Dieu dans ses oeuvres. L'oeuvre de ses mains est visible, mais Dieu lui-même dans nos âmes est invisible. Quand nous passons du temps avec Lui dans la prière, nous jouissons de sa présence et nous avons la douceur de cette présence. Ceux qui réalisent cela peuvent être ses témoins et dire « Maintenant, je connais Celui en qui j'ai cru ». il ne suffit pas d'avoir entendu parler de Lui ; cela ne nous aide en aucune façon ; c'est seulement quand nous Le connaissons, quand nous avons des rapports personnels avec Lui, qu'alors nous trouvons secours spirituel, joie et puissance.

    Certaines personnes essaient de trouver la vérité dans la science, dans la lecture d'écrits philosophiques. J'ai rencontré de ces gens-là et leur ai demandé : « Avez-vous trouvé quelque chose ? » « Non! » Ces gens sont comme l'enfant qui tenait un oignon dans sa main. Il commença à le peler et je lui demandai: « Que fais-tu ? » « J'enlève les pelures pour trouver ce qu'il y a dedans. » Il enleva toutes les pelures une à une et, lorsqu'il eut fini, il ne lui restait plus rien, car l'oignon est composé de pelures successives : il n'y a rien à l'intérieur. La science et les livres sont dans ce monde comme l'oignon. Nous les pelons continuellement, sans rien trouver. je n'ai rien trouvé dans la philosophie hindoue, mais seulement en Jésus-Christ, que je haïssais autrefois. J'étais aveugle spirituellement, mais en lui j'ai trouvé ce que j'avais cherché si longtemps.
    Je n'oublierai jamais ce jour du 16 décembre 1904 où j'avais brûlé la Bible et où mon père me dit : « Pourquoi fais-tu une chose aussi stupide ? » je répondis : « La religion d'Occident est fausse, nous devons la détruire ». Ainsi je détruisais la Bible, pensant que j'avais fait mon devoir et trois jours après je vis la puissance du Christ vivant. Ce jour-là, j'allais me suicider, parce qu'il n'y avait point de paix dans mon coeur. je m'éveillai de bonne heure le matin ; c'était en hiver et je pris un bain froid. Alors, je commençai à prier, mais non pas le Christ des chrétiens, car je haïssais les chrétiens. je priais comme un athée, car j'avais perdu ma foi en Dieu. Je disais : « Si Dieu existe, qu'il me montre le chemin du salut et je Le servirai toute ma vie ; sinon, je me suiciderai ». De trois à quatre heures et demie du matin, je priai sans relâche. J'étais décidé à me suicider à cinq heures, au passage du train, en plaçant ma tête sur les rails, de sorte que je n'avais plus qu'une demi-heure. C'était ma dernière prière : « Si Dieu existe, qu'il me montre le chemin du salut ».
    Alors arriva quelque chose que je n'aurais jamais attendu... La chambre se remplit d'une merveilleuse, d'une glorieuse lumière et je vis un homme resplendissant debout devant moi. je crus que c'était Bouddha, Krishna ou un autre des saints que j'adorais, et j'étais tout prêt à me prosterner devant lui, lorsque, à ma profonde surprise, j'entendis ces mots: « Combien de temps encore me persécuteras-tu ? Je suis mort pour toi ; pour toi j 'ai donné ma vie ». Je ne pouvais pas comprendre, je ne pouvais pas dire un seul mot... alors, je vis les cicatrices du Christ vivant, de ce Christ auquel je pensais comme à un grand homme ayant vécu en Palestine et mort depuis longtemps... et je découvrais qu'il était vivant, le Christ vivant et non pas un Christ mort et disparu ! je n'étais pas préparé à l'adorer ; je vis son visage rayonnant d'amour. Bien que j'eusse brûlé la Bible deux jours auparavant, il n'était pas irrité. Je fus transformé je connus là le Christ vivant, le Sauveur du monde et mon coeur fut rempli d'une paix et d'une joie que je ne puis décrire. Quand je me relevai, il avait disparu. J'allai tout dire à mon père qui ne put pas le croire. «Avant-hier tu brûlais la Bible ! Comment se peut-il que tu sois maintenant un chrétien ? » « Parce que j'ai vu Sa puissance. Il est le Christ vivant! »

    Le Christ donne la paix. 

    Tandis que l'hindouisme et le bouddhisme ne m'avaient rien donné, Il m'a donné cette paix que le monde ne peut ôter. S'Il n'était pas le Christ vivant, je ne prêcherais pas l'Évangile. Ce n'est pas en imagination que je l'ai vu puisque, auparavant, je le haïssais et ne l'adorais pas. Si ç'avait été Bouddha, on pourrait dire que c'était un effet de mon imagination, car j'avais coutume de l'adorer. Ce n'était pas un rêve : quand on sort d'un bain froid, on ne rêve pas ! C'était une réalité, le Christ vivant. Il peut changer un ennemi de Christ en un prédicateur de l'Évangile. Il m'a donné sa paix, non pas seulement pour quelques jours, mais pendant seize ans, une paix merveilleuse, que je ne puis pas décrire, mais dont je puis rendre témoignage.

    Lorsque je pense aux chrétiens de nom, je suis triste. Ils savent tant de choses sur Jésus-Christ et ils ne Le connaissent pas. S'ils Le connaissaient, ils l'aimeraient et Le suivraient. Il y en a beaucoup qui ne le connaissent que par la théologie ou à un point de vue historique ; ils n'ont pas de temps à passer avec Lui et ils ne Le connaissent pas. C'est pour cela qu'ils se mettent à nier sa divinité. Il leur est impossible de voir la divinité du Christ en Jésus. Demandez à ceux qui ont vécu avec lui qui est Jésus-Christ. Le Christ vivant a changé leur vie d'une façon si merveilleuse que sur la terre ils vivent déjà dans le Ciel. Il leur donne la paix, la vraie paix, parce qu'il est le Prince de la paix. Les hommes ont essayé d'amener la paix dans ce monde et de faire cesser la guerre.
    La Ligue des Nations aussi a fait de grands efforts, mais la Ligue des Nations ne peut rien faire tant qu'il n'y a pas une ligue des coeurs et cette ligue n'est possible que si les coeurs se sont donnés à Celui qui est le Maître des coeurs. En Lui seul,nous trouvons une paix véritable. La difficulté, c'est que nous savons ce qui le concerne, mais nous ne Le connaissons pas. Quand nous Le connaîtrons, Il se révélera à nous, nous vivrons en Lui et nous vivrons pour les autres en son nom. Alors, nous verrons sa puissance, même dans les plus grandes difficultés et nous aurons la paix. J'en ai fait moi-même l'expérience.

    Le Christ se révèle dans la souffrance.

    Dans les montagnes de l'Himalaya, j'ai prêché l'Évangile dans un endroit où aucun missionnaire n'a la permission d'aller. J'étais sur le marché lorsqu'un gendarme m'arrêta et me conduisit devant le Raja. Celui-ci, voyant un Sâdhou, dit au gendarme de me laisser aller; mais, dès qu'il comprit que j'étais un Sâdhou chrétien, il dit: « C'est bien, mettez-le en prison. Si vous aviez été un Sâdhou hindouiste, je vous aurais donné un palais tout Près d'ici ». Je savais qu'un Sâdhou hindouiste avait vécu dans ce palais ; mais il n'avait pas pu trouver la paix et s'était suicidé en se jetant dans la rivière. je dis alors au Raja : « Vous m'offririez un palais si j'étais un hindouiste ? Mais l'hindouisme n'a rien pu faire pour moi, tandis que, depuis que je suis chrétien, le christianisme a tout fait pour moi ». Et je compare ce palais avec la prison où je fus conduit. Le Sâdhou hindouiste dans le palais, le Sâdhou chrétien dans la prison... et je rends grâces à Dieu pour cette prison. Je ne voudrais pas habiter un palais et n'avoir pas la paix... Jésus-Christ, le Christ vivant, a changé pour moi la prison en un Ciel sur la terre. je n'ai pas honte de souffrir pour lui, parce que je connais Celui en qui j'ai cru.
    Bien que mes mains et mes pieds fussent liés de chaînes, je possédais une paix si merveilleuse que c'était vraiment le Ciel sur la terre. Christ était avec moi, selon sa promesse: « je suis toujours avec vous » S'il n'avait été qu'un grand homme, il ne pourrait pas être toujours avec nous, il ne pourrait pas m'avoir donné cette paix magnifique ! Il est toujours avec nous et c'est notre faute si nous ne réalisons pas sa présence. Nous ne savons pas passer du temps avec lui, dans la prière, et nous ne comprenons pas qui est Jésus-Christ. Dieu veut nous accorder les bénédictions spirituelles, mais il faut que nous les demandions. Il nous donne toute sorte de bénédictions temporelles sans que nous les demandions, mais pas les grâces spirituelles. Nous ne les obtiendrons qu'en priant.

    Ces bénédictions s'obtiennent par la prière.

    Dieu a donné à la mère du lait pour nourrir son enfant, mais le lait ne vient dans la bouche de l'enfant que si celui-ci le prend. Ainsi Dieu, notre mère spirituelle, a pour nous du lait spirituel qui ne nous sera accordé que si nous le demandons, si nous le prenons, c'est-à-dire si nous prions. Quand nous prenons ce lait spirituel, alors nous connaissons sa douceur, nous jouissons de la présence de Christ et, comme l'enfant, nous devenons plus forts de jour en jour. Alors aussi, par la prière, nous pouvons surmonter la tentation et vaincre Satan. Tout ce que j'ai trouvé, je l'ai obtenu uniquement par la prière. Nous négligeons la prière et c'est à cause de cela que nous ne comprenons pas ce qu'est Jésus-Christ. Si nous consacrons chaque jour du temps à la prière, Il se révélera à nous et nous saurons qui est Jésus-Christ ; nous l'aimerons et nous nous aimerons les uns les autres.

    Aux Indes, on me dit souvent : « Vous appelez les pays d'Europe des pays chrétiens, mais Christ a dit : « Aimez-vous les uns les autres » et ils se sont fait la guerre les uns aux autres. Le christianisme a fait faillite en Europe ! » je réponds: « Je ne suis pas d'accord avec vous. Le christianisme n'a. pas fait faillite, mais beaucoup de gens en Europe ont fait faillite quant à la compréhension du christianisme !
    Ceux qui connaissent Christ le comprennent et s'aiment les uns les autres. Cette guerre n'est donc pas la faute de Dieu ! » Beaucoup de gens se nourrissent par le cerveau, alors que leur âme meurt de faim. Ils essaient de trouver leur force dans des livres, alors que la force se trouve en Christ seul.

    Les biens de ce monde empêchent la prière.

    Le monde est comme un océan. S'il est vrai que nous ne pouvons pas vivre sans eau, il est tout aussi vrai que nous ne pouvons pas vivre si nous enfonçons dans l'eau, car dans l'eau il y a la vie, mais il y a aussi la mort. Si nous nous servons de l'eau, nous y trouvons la vie, mais nous trouvons la mort si nous disparaissons dans l'eau. Nous devons nous servir des choses que Dieu nous donne, mais non pas nous y noyer. Lorsque nous nous noyons, nous mourons par suffocation. Beaucoup de gens sont déjà morts par suffocation, faute d'avoir eu la respiration de la prière ; ils sont morts dans leur matérialisme et n'ont pu saisir l'Esprit du Christ. Je n'en suis pas surpris le moins du monde, car ils se meurent d'étouffement. S'ils commencent à vivre avec Jésus-Christ, il se révélera lui-même à eux. Alors, ils le connaîtront tel qu'il est, ils seront ses témoins et lui rendront ce témoignage : « Maintenant, je connais celui en qui j'ai cru ». Que Dieu nous aide à le connaître Lui-même ; il ne suffit pas de savoir quelque chose de Lui.

    En terminant, je vous remercie d'être venus et d'avoir écouté si attentivement. C'est très aimable de votre part ; mais il y a une requête que je voudrais vous adresser : de même que vous m'avez écouté avec tant de bienveillance, voulez-vous écouter la voix de Christ? Vous avez écouté la mienne. Cela ne vous servira pas à grand-chose, à moins que vous ne l'écoutiez, Lui. Prenez le temps de prier dans quelque lieu tranquille. Que le Seigneur vous aide à passer du temps devant lui, afin que vous puissiez entendre Sa voix et jouir de Sa présence.


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    Discours 3 du Sadhou Sundar Sing

     

    Entendre le Sauveur lui-même.

    Lausanne, à la salle de Tivoli, le lundi 6 mars 1922,
    à 8 h. du soir.

    Nous ne croyons plus à cause de ce que tu nous as dit, car nous l'avons
    entendu nous-mêmes et nous savons qu'Il est vraiment le Sauveur du monde. - jean 4: 42. -

     

    Auprès du puits de Jacob.

    Cette scène s'est passée près du puits de Jacob.
    Il y a environ trois semaines, le 13 février, j'étais assis à côté de ce puits et je me disais que J'avais lu bien des fois l'histoire de la femme samaritaine et de sa conversation avec Jésus, sans jamais avoir pu me représenter ce paysage. Il y a des gens qui pensent que ce récit est un mythe, une fiction ; or, en voyant ces lieux, je sentais que, pour moi, il n'y avait là ni fiction, ni mythe, mais une réalité. A 400 mètres à peine du puits de Jacob, se trouve le village de Sichar, qui porte encore le même nom.

    Donc Jésus, se rendant en Galilée, s'assit au bord du puits, pour se reposer un peu, et entra en conversation avec la femme de Samarie. Il lui demande de l'eau, ce qui la surprend beaucoup : « Il est Juif, je suis Samaritaine, et il me demande de l'eau ! »
    C'est que les Juifs considéraient les Samaritains comme des hors caste, et elle ne pensait pas qu'un Juif voulût avoir quelque chose à faire avec elle. Mais Jésus ne se disait pas : « je suis Juif et elle est hors caste ». Au contraire, il aimait l'âme de cette femme et désirait la sauver. Il ne pensait pas non Plus : « je suis Dieu et elle est une pécheresse ! » Il ne la haïssait pas comme les Hindous des hautes castes haïssent les castes inférieures. Il ne haïssait pas comme ces blancs, par exemple, qui ont la haine des noirs. Il n'avait pas de haine même pour les plus grands pécheurs ; ce ne sont pas les pécheurs qu'il haïssait, mais leurs péchés. Voilà pourquoi il descendit du Ciel pour les sauver du péché. Lorsque Jésus entra en conversation avec la Samaritaine, auprès du puits, elle ne reconnut pas qui était celui qui lui parlait. Même après qu'il lui eut dit tout ce qui la concernait, tout ce qu'elle avait fait, elle n'arrivait pas à comprendre que c'était le Christ. Elle dit : « Nous attendons le Christ ; quand il viendra, il nous expliquera toutes choses ». Et il répondit : « je le suis, moi qui te parle ».

    Quand la Samaritaine eut réalisé qu'Il était le Christ, elle n'attendit pas longtemps, mais, laissant là sa cruche, elle courut le dire à d'autres. Beaucoup de chrétiens connaissent Jésus par les Évangiles, sans réaliser qu'il est Christ, le Christ vivant. Ils ne le connaissent pas véritablement. Comme cette femme, ils ne voient en lui qu'un prophète, mais à ceux qui vivent avec lui par la prière, il se révèle lui-même.

    Croire en Jésus pour l'avoir vu lui-même.  

    Beaucoup de gens disent qu'ils n'ont pas de temps pour la prière. Le temps viendra où ils devront mourir, et alors diront-ils encore : « Nous n'avons pas le temps de mourir » ? La mort ne dira pas : « Très bien ! je vais m'en aller et attendre que vous ayez terminé votre travail ! » Vous serez appelés soudainement et devrez bien laisser votre travail. Personne ne vous tiendra compagnie dans la vallée de l'ombre de la mort. Vous devrez laisser vos bien-aimés. Christ est le seul qui pourra vous servir de compagnon à ce moment-là, à la condition que vous l'ayez pris pour votre ami auparavant. Quand nous parlons avec lui, par la prière, nous le connaissons, son amour agit dans nos coeurs, et quand nous le connaissons vraiment, alors, comme cette femme qui laissa là sa cruche, nous nous hâtons d'aller pour en parler à d'autres. Elle était si fortement influencée par la présence de Jésus, qu'elle oublia d'emporter son eau au village, oublia jusqu'à ses enfants qui l'attendaient sans doute. Plus tard, les gens du village, qui vinrent trouver Jésus auprès du puits de Jacob, rendirent ce témoignage : « Maintenant, nous croyons en lui, non plus à cause de ce que tu as dit, mais parce que nous l'avons vu nous-mêmes ».

    Tel est aussi mon témoignage je crois en Jésus-Christ non pas à cause de ce que ai lu dans la Bible à son sujet, ni parce que quelques docteurs m'ont parlé de lui, m'ont engagé à me convertir, mais parce que je l'ai vu, Lui, le seul Sauveur du monde. Il l'a dit : « Ceux qui boiront de cette eau auront encore Soif, mais celui qui boira de l'eau vive que je lui donnerai n'aura plus jamais soif ». C'est vrai. J'ai bu de l'eau du puits de Jacob et le même soir j'avais soif de nouveau, mais il y a plus de seize ans que Christ m'a donné Son eau vive et je n'ai plus jamais eu soif.

    Quand nous saisissons le Christ, il se révèle à nous et non seulement il se révèle lui-même à nos coeurs, mais il satisfait tous les besoins de notre âme. Nous ne pouvons, pas être satisfaits si nous ne le connaissons que de nom. Les apôtres, qui avaient vécu trois ans avec lui, ne le reconnurent pas quand il se releva d'entre les morts. Le jour où il apparut aux onze disciples réunis, ils crurent que c'était un esprit. Si ses disciples, qui avaient vécu trois ans avec lui, ne le reconnurent pas, comment le pourrions-nous ? Ils ne purent pas le reconnaître, parce qu'ils ne le voyaient plus revêtu du corps auquel ils étaient habitués, mais du corps glorieux d'après sa résurrection. C'est ainsi que, si nous ne l'acceptons que comme homme ou comme esprit, nous ne pouvons pas le reconnaître. Ce n'est que par la prière que les yeux de notre âme seront ouverts et que nous le reconnaîtrons comme le Christ vivant.

    Le mois dernier, traversant Emmaüs, village situé à onze kilomètres de Jérusalem, je me rappelais ces deux disciples qui s'entretenaient de Jésus, alors que Jésus lui-même marchait à côté d'eux sans qu'ils le reconnussent. Après, lorsqu'il eut disparu, ils se dirent : « C'était lui! » C'est à l'aide d'une merveilleuse expérience qu'ils réalisèrent la présence de leur Maître auprès d'eux, car ils dirent : « Nos coeurs ne brûlaient-ils pas au dedans de nous quand il marchait à nos côtés ? » Ce coeur brûlant était le résultat de sa présence. Leurs yeux ne pouvaient pas le reconnaître, mais leur coeur le reconnut. Ce n'est que par la prière que nous sentirons Sa présence dans nos coeurs et que nos coeurs brûleront au dedans de nous. Ce feu du Saint-Esprit ne peut pas être éteint par l'eau de ce monde. Quand nous avons trouvé Christ, nous ne pouvons pas rester muets, nous devons parler de Jésus-Christ, il nous devient impossible de nous taire.

    Jésus lui-même réconforta le martyr Kartar Singh.

    Quelques-uns d'entre vous ont entendu parler de Kartar Singh, le martyr du Tibet. Lorsqu'il partit pour prêcher l'Évangile, on lui disait : « Tais-toi, nous n'aimons pas entendre parler de Christ ». Il était le fils d'un homme très riche et il laissa tout pour aller annoncer l'Évangile au Tibet. Il avait fait l'expérience que les biens de ce monde ne peuvent pas donner la paix, ni satisfaire l'âme, mais que Christ seul peut nous contenter. On m'a raconté, au Tibet, comment cet homme fut mis à mort. On le mena sur une colline et là il fut cousu dans une peau de bête encore humide et laissé exposé au grand soleil pendant trois jours. Je fus frappé par l'air joyeux de l'homme qui me racontait cela, et je lui dis avec surprise : «Vous me parlez de quelque chose de bien triste et vous paraissez heureux ! » « Ce n'est pas triste ; je vous raconte une mort, mais ce n'était pas la mort, c'était la vie, une vie merveilleuse».
    On le laissa trois jours dans cette peau, mourant de faim et de soif, et, lorsqu'on lui demandait : « Comment vous sentez-vous maintenant ? » il répondait : « Je remercie Dieu pour ce grand privilège de pouvoir souffrir pour lui ». Mais il ne souffrait pas. Il était dans une joie si intense que je voudrais que beaucoup puissent la réaliser, et alors ils seraient d'accord avec moi pour dire que vivre avec Jésus-Christ, c'est le ciel sur la terre. Comme Kartar Singh n'était pas encore mort, on lui enfonça des pointes de fer dans le corps. Son sang coulait à flots, mais il avait toujours cette même Joie merveilleuse, une joie qui ne peut pas s'exprimer. Chacun l'avait abandonné et il disait : « Les hommes m'ont abandonné, mais non pas mon Sauveur; Il est avec moi et même au dedans de moi. Dans cette peau de bête, je suis en réalité dans le Ciel. Je bénis Dieu pour ce privilège ».

    Si Jésus-Christ peut donner une telle joie au milieu de la souffrance, quelle joie plus grande n'aurons-nous pas dans le Ciel où il n'y aura plus de persécutions. Mais prenons-y garde, si nous ne réalisons pas cette joie maintenant, il nous sera impossible de la réaliser après la mort.

    Dieu en nous : comparaison de la pierre
    et du charbon.

    En quelque sorte, nous vivons en Dieu, mais Dieu ne vit pas en nous, c'est-à-dire que nous vivons en Lui parce qu'il est partout, comme l'air, mais Il n'est pas en nous, parce que nous ne réalisons pas sa présence dans nos coeurs. Un jour que, dans les montagnes de l'Himalaya, J'étais assis au bord d'un torrent, je tirai de l'eau une belle pierre, ronde et dure, et je la brisai. L'intérieur en était parfaitement sec. Cette pierre avait séjourné longtemps dans l'eau, mais l'eau n'avait pas pénétré dans la pierre.
    Beaucoup de chrétiens ressemblent à cette pierre : ils sont dans l'Église, mais Dieu n'est pas en eux. Ce n'était pas la faute de l'eau, mais celle de la pierre trop dure ; ce n'est pas la faute de Dieu, mais de nos coeurs trop durs. Car nos coeurs sont durs ; ils sont comme cette pierre, si durs que rien ne peut les pénétrer, que tout effort reste inutile. Nous posséderons la joie vraie si Christ est en nous et nous en Lui, non plus comme la pierre dans l'eau, mais comme l'éponge. L'éponge est dans l'eau et l'eau est dans l'éponge ; ce sont deux choses qui sont et qui restent différentes, mais qui n'en forment plus qu'une.

    Ce n'est pas que nous soyons Dieu ou que Dieu soit nous-mêmes (1), mais Dieu est en nous et nous en Lui. Si Dieu vit en nous, la noirceur du péché disparaîtra, cette noirceur que nous ne pouvons pas faire disparaître par nos propres efforts. Il n'est pas possible d'enlever au charbon sa noirceur, même en y employant des kilos de savon, mais qu'on mette le charbon dans le feu, sa noirceur disparaît. C'est ainsi que la noirceur de notre péché ne peut pas être enlevée par nos propres efforts, mais, dès que nous recevons le baptême du feu par le Saint-Esprit, nous réalisons que le Royaume de Dieu est au dedans de nous. On croit souvent que le Royaume de Dieu est au-dessus de nous, au Ciel ou ailleurs. Christ a dit: « Le Royaume de Dieu est au dedans de vous ». Autrefois, je ne pouvais pas comprendre cette parole, mais depuis que j'en ai fait l'expérience, j'ai compris comment le Royaume de Dieu peut être au dedans de nous.

    Double miracle en faveur de Sundar Singh.

    J'ai déjà raconté l'autre jour une expérience que je fis au Tibet, dans un village où j'annonçais l'Évangile. On me dit : « Nous t'avons déjà dit si souvent de ne pas revenir chez nous et te voilà de nouveau ! Cette fois, nous allons te tuer ». Un Lama s'écria alors : « Cela ne servira à rien de le tuer ; la mort de Kartar Singh a fait une très grande impression sur le peuple. Abandonnez-le dans la forêt ». Ils me conduisirent dans la forêt, où je fus attaché à un arbre par une grosse chaîne de fer. je n'avais avec moi qu'une couverture et une Bible ; on me les prit. La chaîne fut bouclée avec une clef, de façon à ce que je ne pusse pas me délier. La nuit était bien froide, c'était une dure épreuve. je n'avais point d'ami auprès de moi, personne pour m'aider, mais mon Sauveur était là et me suffisait. Le froid m'empêcha absolument de dormir pendant la nuit et, le matin, j'étais tellement gelé que je me dis que mon heure était venue et que bientôt je serais mort. A ce moment-là, je sentis une telle paix, une joie si merveilleuse, que c'était comme le Ciel sur la terre. Si Christ n'est pas le Christ vivant, s'il est vrai qu'il n'est pas Dieu, mais seulement un grand homme, Il n'aurait pas pu me donner cette paix et cette joie au milieu de la souffrance.
    Lorsque je ressentis cette paix, ce feu du Saint-Esprit, j'oubliai mes souffrances, j'oubliai le froid et je m'endormis. Au bout de quelques minutes, J'entendis du bruit et me relevai. Il y avait des fruits mûrs sur l'arbre auquel j'étais lié et l'un de ces fruits m'avait réveillé en tombant. Et voici : le cadenas était ouvert, j'étais libre ! Je n'aperçus personne. je trouvai du fruit, du fruit délicieux. Après avoir mangé, je retournai dans le même village pour annoncer l'Évangile. Les gens furent confondus de surprise. Ils me croyaient mort et voilà que j'étais vivant. Ils allèrent examiner le cadenas, croyant le trouver brisé, mais non, il était bien entier. Il n'en existait qu'une clef et le Lama avait cette clef. N'y avait-il pas eu là deux miracles : la paix merveilleuse que j'avais ressentie au sein de la persécution et ma libération ? La puissance du Christ vivant s'était ainsi manifestée. il peut secourir les siens ; Il est toujours avec eux.

    Je suis ici pour rendre témoignage à ce Christ vivant. Il y a quelque temps, je rencontrai un critique qui me dit : « Christ fut un grand homme, sans aucun doute, un grand conducteur spirituel, un homme parfait, mais je ne puis pas croire à sa divinité. Il n'est pas Dieu ». « J'ai dit cela, moi aussi, ai-je répondu, mais maintenant que j'ai ma propre expérience, que j'ai vu les miracles qu'il a faits pour moi, comment pourrais-je ne pas croire qu'il est Dieu ? Il fut un temps où j'étais l'ennemi du christianisme et un ennemi ne peut pas être transformé sans avoir fait une expérience ». Tous ceux qui cherchent la vérité, tant à l'Orient qu'à l'Occident, auront la révélation du Christ vivant et verront Sa merveilleuse puissance.

     

    Un autre martyr secouru par Jésus-Christ.

    Je voudrais vous parler d'un autre de mes amis. Les gens qu'il cherchait à évangéliser le conduisirent sur une haute montagne et lui dirent : « Si tu veux te sauver, renonce à ta foi, sinon nous te jetons là en bas, dans la vallée ». Il répondit : « Je n'ai rien fait de mal, pourquoi me punir ? je vous ai seulement parlé de mon Sauveur ». Ces gens virent qu'il ne renoncerait pas à confesser Christ et lui répétèrent : «Tu vas être mis à mort ». Debout sur cette montagne, avec la vallée tout au fond au-dessous de lui, cet homme aurait dû avoir peur, mais il éleva ses yeux vers le Ciel et s'écria : « Mon Dieu, je remets mon esprit entre tes mains ». Alors ils le jetèrent en bas et le lapidèrent... et un grand miracle se produisit : Cet homme, dangereusement blessé et qui avait perdu connaissance, resta vivant! Au bout d'une demi-heure, il souleva sa tête endolorie. Il était couvert de sang, sans force pour se mettre debout, et il se disait : «Tout le monde m'a abandonné; il n'y a personne pour me venir en aide ».Une voix bien douce répondit : « Tout le monde t'a abandonné, mais je suis toujours avec toi ».

    Il crut que quelque brave homme était venu à son secours, et, regardant autour de lui, il vit en effet un homme qui, s'approchant de lui, le plaça contre le rocher et alla lui chercher de l'eau. Le blessé dit : « je te remercie ; tu es venu pour me secourir avant ma mort ». Il sentait la présence de Dieu, mais ne comprenait pas qui était cet homme. Il n'y avait là ni vase, ni verre pour apporter l'eau, mais l'homme fit boire le malade dans ses deux mains réunies. Il le fit boire ainsi à deux reprises puis, la troisième fois, le blessé vit des trous dans les mains. Alors, saisi de surprise et reconnaissant Celui qui était venu à son secours, il s'écria : « Mon Sauveur et mon Dieu », et tomba à ses pieds. « je croyais que tu m'avais abandonné, mais tu es avec moi. » L'homme disparut bientôt et le blessé était guéri. C'était un miracle éclatant : cet homme, au seuil de la mort, avait été ramené à la vie. Il remonta au village où les gens furent tout étonnés en le voyant : « Nous le croyions mort et il est vivant ! » Il leur dit : « J'étais presque mort, en effet, mais mon Sauveur est vivant et je vis aussi ».

    La première fois que j'entendis ce récit, je ne pouvais pas le croire. je me rendis dans le village où cet homme vivait et j'interrogeai des chrétiens sur cet événement miraculeux. Ils m'assurèrent que c'était tout à fait vrai. je vis ensuite l'homme lui-même et lui demandai : « Quelle est ton expérience ? » « Jésus-Christ, dit-il, m'a donné une vie nouvelle. » Nous voyons bien là que Christ n'est pas seulement un homme, mais qu'il est Dieu. Il s'est fait homme pour sauver les hommes.

    Les pays christianisés ont perdu ces grâces
    par leur faute.

    Vous me demanderez peut-être pourquoi des choses si magnifiques, des miracles, arrivent dans ces contrées lointaines et pas ici. Il y a une raison à cela. Christ a fait beaucoup de miracles, mais aucun dans son propre pays. Il est écrit dans la Parole de Dieu que les siens ne purent pas le comprendre et le rejetèrent. Il en est de même aujourd'hui dans les pays soi-disant chrétiens. Ils sont bien son peuple et ils croient en Lui jusqu'à un certain point, mais ils sont surtout des chrétiens de nom.

    Eux qui ont reçu tant de bénédictions par le christianisme, ils oublient Christ et Il ne peut pas leur montrer sa puissance. Dieu montre sa merveilleuse puissance à ceux qui cherchent la vérité. « Il est venu chez les siens et les siens ne l'ont pas reçu. » Son peuple, ceux qui se disent chrétiens, ne lui ouvrent pas en réalité leurs coeurs et ils le rejettent... Il pourrait peut-être leur dire : « J'ai une place dans vos églises, mais je n'en ai point dans vos coeurs ; vous m'adressez un culte, mais vous ne me connaissez pas, parce que vous n'avez jamais vécu avec moi ».

    Comment pouvons-nous vivre avec Lui ? Par la prière, par le simple moyen de la prière. Par la prière, nous réalisons sa présence et nous connaissons Jésus-Christ tel qu'il est. Le temps viendra où l'on verra les premiers devenus les derniers, tandis que les derniers seront les premiers. Dans les pays chrétiens, ceux qui ont reçu tant de bénédictions spirituelles par le christianisme ont perdu ces bénédictions pour acquérir des biens matériels, mais ceux qui étaient perdus dans le paganisme commencent à recevoir de grandes bénédictions à leur tour. Nous n'avons pas eu autant d'occasions que vous d'entendre parler de Jésus-Christ. Il y a des siècles que vous en entendez parler, mais, dans mon pays, il n'y a que septante ans que l'Évangile est annoncé. Durant ces septante ans, beaucoup ont commencé à réaliser sa puissance. Quelle tristesse de voir la puissance spirituelle se perdre !

    Dieu travaille d'une manière splendide ! Le temps viendra où l'Orient connaîtra le Sauveur et enverra beaucoup d'apôtres dans les différentes parties du monde. Alors, vraiment, les premiers seront les derniers et les derniers seront les premiers. Que Dieu vous aide à ne pas être les derniers, mais à être parmi les premiers. Vous ne le serez que par Jésus-Christ, si vous le connaissez et l'aimez. Dieu est amour. Il ne force personne à croire en lui. Quand un menteur ouvre la bouche, Dieu ne la lui ferme pas. Il bénit ceux qui le cherchent de toute la force de leur volonté. Ceux qui cherchent trouvent. Les peuples d'Occident ont cherché la science, la philosophie, et les ont trouvées. Ils savent se servir de l'électricité, voler dans les airs. Ceux de l'Orient ont cherché la vérité. Lorsque les trois mages se rendirent en Palestine pour y voir Jésus, pas un d'entre eux ne venait d'Occident.

    Je sais que les choses que je dis là ne vous plairont pas, mais je dois obéir à ma conscience, je dois délivrer le message que J'ai reçu de Dieu. La science et la philosophie sont de grandes bénédictions que le christianisme vous a procurées, mais vous oubliez Christ. Dans les pays païens, sans l'Évangile, les gens vivent comme des animaux, mais avec l'Évangile ils réalisent les bénédictions spirituelles du christianisme. En Occident aussi, avant que Christ fût prêché, les hommes vivaient comme des sauvages. Christ seul peut faire de celui qui vit comme un sauvage un homme véritable et ensuite, de cet homme, un ange. Dieu, qui a accordé à tous les biens matériels, veut aussi donner les biens spirituels à tous les hommes et non pas seulement à quelques-uns.

    Soyons des chrétiens qui connaissent Christ par
    expérience et lui rendent témoignage.

    Il en est qui, ayant reçu ces biens spirituels, se sentent pressés d'envoyer des missionnaires au loin pour annoncer l'Évangile, car, lorsque nous avons vu Christ, nous ne pouvons pas nous taire, nous devons aller auprès de nos frères et lui rendre témoignage. Notre témoignage sera celui de ces gens qui disaient à la Samaritaine: « Maintenant, nous croyons, non plus à cause de ce que tu nous as dit, mais parce que nous l'avons entendu nous-mêmes et nous savons qu'il est vraiment le Sauveur du monde ».

    Que Dieu nous aide à le voir lui-même, sans nous contenter de lire la Bible ou d'entendre parler de lui. Qu'il nous aide à rendre témoignage des progrès magnifiques qui se produiront dans notre vie spirituelle. Nous verrons alors sa puissance et nous vivrons au Ciel avec lui aux siècles des siècles.

    En terminant, je vous remercie tous de m'avoir écouté si attentivement, mais ma voix seule ne vous sera pas d'une grande utilité. Rentrez chez vous et que là Dieu vous aide à entendre sa voix. Vous avez écouté la mienne avec beaucoup d'attention. Écoutez la sienne, qui est si douce, et vous serez sauvés. Que le Seigneur vous aide à L'entendre et à Le voir tout le temps que vous passerez dans ce monde.

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    (1) Notion du panthéisme hindou.


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  • Discours 2 du Sadhou Sundar Sing

    Connaître Christ comme fils de
    Dieu et comme Sauveur.

     

    Lausanne, place de Montbenon,
    le dimanche 5 mars 1922, à 3 heures.

     
     Celui qui a reçu mes commandementset qui les garde, c'est celui-là qui m'aime.
    Et celui qui m'aime sera aimé de mon Père,je l'aimerai et je me ferai connaître à lui.
    Jean 14: 21.

     

    Connaissance incomplète de Jésus-Christ

    Il ne se fait pas connaître à chacun mais seulement à ceux qui y sont préparés et cherchent la vérité de tout leur coeur. Il ne veut pas se révéler à nous dans l'impatience et le tourbillon de la vie. Nous lisons dans Marc 8: 22, qu'un jour où notre Sauveur se trouvait dans la ville de Bethsaïda, entouré de la foule, il y avait là un aveugle venu d'un village des environs, que ses amis amenèrent à Jésus, afin qu'Il le guérit. Christ alors, prenant l'aveugle par la main, le fit sortir du village. Il ne voulait pas le guérir au milieu de la foule, qui aurait pu être une entrave à l'oeuvre qu'il désirait accomplir. Le Seigneur fit alors une chose que, sans doute, vous n'aimeriez pas du tout : Il mit de la salive sur les yeux de cet homme. Si certains d'entre nous avaient été là, ils auraient perdu la foi. Nous n'aurions pas aimé cette salive et nous aurions dit: «Mais ne peut-il pas guérir d'un mot, sans même toucher le malade ? » Pourtant, il y avait une cause déterminée à cet acte. La salive ne contenait aucune médecine, aucun remède, mais Christ désirait se rendre compte de la foi de l'aveugle : « S'il ne fait pas d'objection, je le guérirai ». Cet aveugle avait de la foi, certainement, mais il y avait encore quelque difficulté ; sa foi n'était pas entière, il y avait un déficit dans sa foi, aussi ne reçut-il qu'une demi-guérison. Christ lui demande s'il voit quelque chose, et il répond : « je vois des hommes qui marchent et qui sont comme des arbres... » Mais les hommes ne sont pas comme des arbres ! Ses yeux n'étaient qu'à demi-ouverts ; il ne pouvait pas voir les choses clairement, aussi Christ dut-il toucher ses yeux de nouveau. Au commencement, il n'avait pas assez de foi pour que Christ pût le guérir et il ne reçut qu'une demi-vue, mais ensuite sa foi augmenta, il crut entièrement et reçut alors une guérison complète.

    Il y a aux Indes, des gens qui ressemblent à cet aveugle. Leurs yeux sont ouverts, mais ils n'ont reçu qu'une demi-vue, ils ne voient pas distinctement. De même que cet aveugle vit des hommes qui étaient comme des arbres, de même beaucoup de chrétiens, aux Indes, ne réalisent pas, ne voient pas Christ. Ils pensent qu'il n'a été qu'un homme et ne voient pas qu'Il est Dieu.
    L'agitation, le manque de Prière et le péché empêchent de connaître Christ comme Sauveur.
    Pour pouvoir donner à cet aveugle une vue entière, Christ le fit sortir de la foule. Si nous consacrons du temps à la prière, dans une retraite tranquille et solitaire, nous recevrons une vue entière. Ici, en Europe, les gens sont tellement occupés qu'ils n'ont pas le temps de voir leur Dieu. C'est très bien de travailler, mais il est nécessaire d'avoir un peu de temps pour être seul avec Dieu, sinon nous ne pouvons pas voir Dieu, nous ne pouvons pas comprendre les choses de l'ordre spirituel.

    Cependant, il y en a aussi en Europe qui connaissent vraiment Christ comme le Sauveur vivant et qui partent comme missionnaires. D'autres, qui ne peuvent pas partir eux-mêmes, aident par leurs dons ceux qui s'en vont afin que les contrées qui n'ont pas encore eu l'occasion de recevoir l'Évangile puissent à leur tour en entendre le message. Mais nous ne pouvons rien faire pour les autres si nous n'avons pas premièrement compris et réalisé nous-mêmes qui est Jésus-Christ. Beaucoup d'entre nous le connaissent comme le Fils de l'homme, ainsi que c'était le cas pour l'aveugle-né. Cet homme aurait dû être infiniment reconnaissant car, enfin, il était né aveugle et ses yeux furent miraculeusement ouverts ; mais, bien qu'il eût reçu la vue, il y avait une chose des plus importantes qu'il ignorait encore. Sans doute, lorsque ses connaissances l'interrogèrent, lui demandant comment il avait trouvé la guérison, il rendit ce témoignage: « Jésus-Christ m'a guéri ». Mais, quand Jésus, l'ayant rencontré de nouveau, lui demanda: « Crois-tu au Fils de Dieu? », il ne savait pas du tout de qui il était question. Il connaissait le Fils de l'homme, mais il ne savait pas que Jésus, le Fils de l'homme, est aussi le Fils de Dieu, de sorte que, ayant reçu la vue de ses deux yeux, il avait reçu Jésus comme le Fils de l'homme; n'ayant pas reconnu que ce même Jésus est le Fils de Dieu, il n'avait pas reçu la vue de l'Esprit.
    Combien de chrétiens, dont les yeux paraissent être ouverts, ne voient Christ que comme un grand homme, un homme parfait, sans discerner en Lui le Christ vivant, Dieu incarné. La vue des yeux du corps ne suffit pas ; il faut posséder la vue spirituelle. Ce sont nos yeux spirituels qui doivent s'ouvrir et alors nous voyons, en Jésus-Christ, le Fils de Dieu Lui-même.

    Beaucoup de chrétiens sont comme Marie, qui aimait Jésus-Christ et allait le voir dans son tombeau lorsqu'Il ressuscita des morts. Elle aimait Jésus de toute son âme et pourtant, quand elle le vit sortir du tombeau, elle ne le reconnut pas. Sa vue était troublée par les larmes, il y avait devant ses yeux comme un brouillard qui l'empêchait de le reconnaître ; elle crut que c'était le jardinier. C'est ainsi pour beaucoup de chrétiens ; ils aiment Jésus sans reconnaître en Lui le Sauveur qui se leva d'entre les morts, le Christ vivant. Ils ne peuvent pas le reconnaître à cause du brouillard du péché et de l'erreur ; ils ont des larmes de tristesse plein les yeux. Mais, quand ils ouvrent leur coeur à Christ, alors ils le reconnaissent. Marie reconnut sa voix. Si nos coeurs sont remplis de sa présence, nous le reconnaissons partout, dans le jardin, dans les lieux solitaires, lui Jésus, le Sauveur du monde. Il s'est fait homme pour nous et, parce qu'il a vécu comme un homme, nous ne pouvons pas croire qu'il est Dieu.

     

    Parabole du Propriétaire de moutons déguisé.

    Il y a quelques années, dans les montagnes de l'Himalaya, je rencontrai un homme qui possédait plusieurs centaines de moutons. Ayant perdu quelques-uns de ces animaux, égarés ou malades dans la montagne, il demanda à ses serviteurs d'aller à leur recherche ; ils refusèrent, par crainte des bêtes féroces. Voyant que ses serviteurs avaient peur, le maître décida d'aller lui-même à la recherche de son troupeau perdu, pour le sauver. En réfléchissant à la chose, il se dit : « Si je vais tel que je suis, les moutons ne me reconnaîtront pas. Ils connaissent mes serviteurs qui les ont conduits au pâturage, mais moi ils ne me connaissent pas. Il faut que je ressemble à un mouton et ils me suivront! » Cet homme fit alors une chose bien extraordinaire : il se couvrit d'une grande peau de brebis et sortit ainsi vêtu, en s'efforçant de marcher comme un mouton Les moutons ne s'effrayèrent pas du tout en voyant arriver cet être qui leur ressemblait tellement et il put ainsi les ramener au bercail. Tout heureux d'avoir sauvé tous ses moutons égarés, le maître enleva la peau de brebis. Le troupeau dut alors être très surpris, car il croyait avoir affaire à une brebis et voilà que c'était un homme. Il était devenu pareil à une brebis, afin de sauver ses brebis perdues, par amour pour son troupeau. Jésus-Christ, qui est Dieu, s'est fait homme par amour, afin de sauver ceux qui étaient perdus. Les aveugles spirituels croient qu'il n'est qu'un homme, mais le temps viendra où ils comprendront qu'il n'est pas un simple homme, qu'Il est le Fils de Dieu qui s'est fait homme pour sauver l'humanité perdue. Ceux qui mettent du temps à part pour la prière ne sauront pas cela au dernier jour seulement, mais le comprendront déjà dans ce monde. Ils sauront que, bien qu'il ait été semblable à nous et qu'il ait vécu en Palestine comme un simple homme, il était Dieu. Cela, le monde ne peut pas le reconnaître ; les hommes de prière seuls arrivent à le réaliser. Il y a quelques années, moi aussi je ne le connaissais pas tel qu'il est ; je pensais qu'il n'était qu'un grand homme.

     

    Le Christ vivant est apparu à Sundar Singh
    lors de sa conversion.

    J'aimerais redire ici comment je me suis converti, comment je suis devenu chrétien. Beaucoup d'entre vous ne savent pas que j'étais un ennemi de Jésus-Christ. Je déchirais l'Évangile et je le jetais au feu ; je pensais : « C'est une religion fausse ; notre hindouisme est la seule vraie religion ». Quand, tout jeune encore, je ne fus plus satisfait par ma religion, je ne voulus pourtant pas croire à Jésus-Christ et je pensai à me suicider.

    Un matin, je me levai de très bonne heure, je pris un bain froid et me mis à prier, demandant que, si Dieu existe, Il vînt me montrer le chemin du salut. A cinq heures du matin, un train devait passer et il avais décidé de me suicider en me mettant sur les rails, si je n'avais pas, auparavant, trouvé la paix. je priais donc pour que Dieu se révélât à moi, sinon j'irais me suicider, afin de le rencontrer dans l'autre monde. Au bout d'une heure et demie de prière, je vis quelque chose de merveilleux que je ne compris pas tout d'abord. Là, dans ma chambre, le Christ glorieux m'apparut et me dit d'une voix pleine de douceur: «jusqu'à quand me persécuteras-tu ? je suis mort pour toi ; je suis le Sauveur du monde ». je ne m'y serais jamais attendu. C'était le 18 décembre 1904, et trois jours auparavant j'avais brûlé la Bible! Alors, la puissance du Christ vivant me pénétra et je trouvai mon Sauveur, mon tout.

    Lorsque je me relevai, Il avait disparu, mais la paix merveilleuse qui remplissait mon coeur ne m'a pas quitté. Il faisait encore nuit quand j'allai réveiller mon père, qui dormait dans une autre chambre, et lui racontai ce qui m'était arrivé. je lui dis : « Maintenant, je suis chrétien ». Il ne pouvait pas le croire : « Comment! Avant-hier tu brûlais la Bible et aujourd'hui tu serais chrétien! C'est impossible!» Je répondis : « C'est vrai! je connaissais Jésus-Christ par les livres, mais maintenant je Le connais, Lui, le Christ vivant, parce que je l'ai vu et je sais qu'Il est Dieu. je l'ai haï aussi longtemps que ai cru qu'il n'était qu'un homme, mais maintenant Il s'est révélé à moi, je veux le servir ».

    Si je n'avais pas vu le Christ vivant, je n'annoncerais pas l'Évangile que je brûlais il y a quelques années. Cependant, je ne suis pas ici pour prêcher, mais pour rendre témoignage de ce que Jésus-Christ peut faire. S'il peut se révéler d'une manière si magnifique à un ennemi, combien plus peut-Il se révéler à vous, qui le connaissez depuis votre enfance ? Il ne suffit pas d'avoir entendu parler de Jésus-Christ ; il faut le connaître lui-même, personnellement. je suis certain que, par la prière, il se révélera aussi à vous ; alors, vous le connaîtrez tel qu'Il est, et non seulement il se révélera à vous, mais il viendra lui-même vous donner la puissance, la joie, la paix, pour surmonter les tentations. C'est ma propre expérience.

     

    Nécessité de prier chaque matin et de rendre
    témoignage.

    Je ne vous dirai pas tout ce qu'il a fait pour moi, car vous ne pourriez pas le comprendre. Les hommes ne croient pas à ces choses, parce qu'ils ne les comprennent pas et ils ne les comprennent pas, parce qu'ils n'en ont pas fait l'expérience. Si vous priez, si chaque matin, vous savez réserver un moment de prière tranquille avec le Seigneur, vous verrez des choses magnifiques, car tout est possible avec Dieu et vous devez devenir ses témoins.

    Il est probable que je ne vous reverrai jamais, mais je veux encore vous dire que, si vous ne consacrez pas du temps à la prière et ne rendez pas témoignage au Christ vivant, vous serez blâmés au jour du jugement. je vous ai donné mon témoignage, je vous ai dit les choses merveilleuses que le Seigneur a faites pour moi ; j'ai fait mon devoir. A vous maintenant de faire le vôtre. Il ne suffit pas de s'appeler chrétien et d'entendre parler de Christ, il faut apprendre à le connaître comme son Sauveur personnel. Ce n'est que lorsque nous sommes en relation intime avec Lui que nous le connaissons et le servons ; alors, nous ne pouvons plus nous taire ; nous allons dire à d"autres que Jésus-Christ est le Christ vivant.

    Avant de quitter les Indes, je rencontrai un homme qui avait vu un enfant né avec deux têtes. C'est une chose extraordinaire qu'un enfant avec deux têtes, et cet homme avait besoin de raconter cela. Eh bien, celui qui a vu le Créateur lui-même, comment pourrait-il se taire ? Ceux qui se taisent, ceux qui ne savent pas ouvrir la bouche pour parler de Christ, ne l'ont pas vu, car si nous l'avons vu, nous ne pouvons plus nous taire, l'amour pour notre Sauveur nous contraint à parler ; nous devons dire : «Venez et voyez Celui qui est le Christ vivant ». Il veut faire de grandes choses pour vous aussi, si vous lui en donnez l'occasion. Il vous demande de Lui consacrer quelques instants chaque jour pour vous recueillir avec lui dans la prière, afin qu'il puisse se révéler lui-même à vous, mais vous n'avez pas le temps, vous êtes trop occupés!

    Si vous n'avez pas de temps pour la prière, vous ne le connaîtrez jamais. C'est la prière seule qui peut vous faire voir Jésus-Christ et alors il parlera à vos âmes. Que Dieu nous aide à le connaître, et quand nous le connaîtrons, nous aurons la puissance d'être ses témoins.

     

    Hommage à la Mission.

    Je désire ajouter quelque chose que j'ai oublié de vous dire. J'ai rendu mon témoignage, mais je voudrais aussi rendre témoignage à ces serviteurs du Christ, qui sont venus d'Europe aux Indes pour annoncer l'Évangile et dont j'ai vu le travail à Calicut et ailleurs. Quelques-uns ont donné jusqu'à leur vie pour amener les païens à Christ. Au dernier jour, Christ vous demandera : « Qu'as-tu fait pour moi ? » Il y a peut-être parmi vous des égoïstes, qui ne s'inquiètent pas du salut des autres et ne pensent qu'à leur propre salut. Si Christ avait pensé ainsi, il n'aurait jamais quitté le Ciel pour descendre sur la terre, afin de nous sauver. C'est notre devoir d'aider aux autres. Vous ne pouvez pas partir tous comme missionnaires, mais tous vous pouvez aider en priant et en donnant de l'argent. Si vous aimez Jésus-Christ, c'est votre devoir d'aider les serviteurs de Dieu dans leur travail missionnaire. Si vous ne faites rien pour les autres, vous serez punis à cause de votre égoïsme. Le monde est une grande famille. Nous devons nous aider les uns les autres. Nous devons être les témoins de Christ et aider ceux qui s'en vont au loin porter leur témoignage ; les aider de nos prières et de notre argent.


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  • Discours du Sadhou Sundar Sing

    La paix de l'âme

    Vienne, à l'Église française, le 28 février 1922.

    Venez à moi vous tous qui êtes fatigués et chargés,
    et je vous donnerai du repos. (Mat. 11 : 28-30.) 
     

    Ce monde ne donne pas la paix.

    Les hommes cherchent toute espèce de moyens pour trouver le repos et la paix de leur coeur, mais l'expérience prouve que les choses de ce monde ne peuvent les donner. Notre faim et notre soif peuvent être apaisées, mais non pas nos âmes. J'ai vu des millionnaires et leur ai demandé : «Sans doute, vous êtes contents de votre sort ; votre richesse vous satisfait? » Ils ont répondu : « Non, absolument pas! » J'ai rencontré des personnages haut placés, des rajas et des rois, et je leur ai demandé : « Êtes-vous satisfaits ? » Ils m'ont répondu : « Non ». Ils m'ont fait cette confession : « Nous avons des besoins, mais nous ne trouvons rien qui satisfasse notre âme ». Beaucoup se sont efforcés de trouver le repos de leur âme, mais ils se sont peu à peu lassés de cette recherche et ils sont tombés dans le désespoir.

      

    Sundar Singh a fait l'expérience que Christ
    donne la paix.

     C'est aussi mon expérience personnelle : J'ai essayé, dans la maison de mon père, de satisfaire mon âme par les jouissances du luxe et du confort. Rien n'a pu satisfaire mon âme. Puis j'ai essayé de chercher le repos par les moyens qu'offrent les religions de l'Inde: Hindouisme, Bouddhisme, Mahométisme... Là non plus, je n'ai rien trouvé. je pris l'habitude de passer des heures dans la prière et la méditation, mais cela non plus ne m'a servi à rien. Il n'y avait pas de secours dans ces religions-là. Puis j'ai lu dans l'Évangile : « Venez, et je vous donnerai le repos de vos âmes ». je n'ai pas pu le croire ; je me suis écrié : « Comment notre religion, l'hindouisme, qui est la plus belle religion du monde, ne me donne pas la paix ! et une autre religion pourrait me la donner! »Et cependant, le Christ seul peut prononcer ces paroles ; aucun autre ne peut dire : « Venez à moi, et je vous donnerai le repos... »

    Dans ce temps-là, je haïssais les chrétiens. Quand je voyais la Bible, je me disais : « Il est possible qu'il y ait de très bonnes choses dans ce livre-là ; mais il est contre notre religion ». C'est pourquoi je le déchirais. Quand je voyais les missionnaires venir prêcher l'Évangile, je me disais : « Ces gens-là font du mal, ils sont venus tout gâter chez nous ». Et quand ils passaient dans mon village, je prenais des pierres pour les leur jeter et ordonnais à nos serviteurs de leur en jeter aussi. Je disais : « Le Christ n'a pas pu se sauver lui-même, comment pourrait-il sauver les autres? »J'étais aveuglé. je ne pouvais pas voir sa gloire.

    Je me rappelle le jour - le 16 décembre 1904 - où j'ai jeté au feu une Bible arrosée de pétrole, et l'ai brûlée. je pensais faire mon devoir en obéissant à ma religion hindouiste, mais cela ne me fit aucun bien à moi-même. Finalement je devins tellement angoissé et tourmenté que je résolus de mettre fin à ma vie ; cependant, avant de commettre le suicide que je méditais, je voulus passer un moment en prière.

    Après une heure et demie de prière, tout à coup m'apparut quelque chose de merveilleux. C'était le 18 décembre ; il y avait deux jours que j'avais brûlé la Bible. je vis apparaître la face glorieuse du Christ vivant. il me dit : « jusqu'à quand continueras-tu à me persécuter? je suis mort pour toi, je suis le Sauveur du monde ». je restai stupéfait. J'avais l'habitude de penser qu'il était mort, et voici, il était devant moi, c'était sa voix, et je le sentais me pénétrant de part en part comme un courant divin. Et je lui consacrai ma vie.
    C'est là que se trouve la paix, la joie vivante.

    Quand j'allai vers mon père, il était encore nuit c'était de grand matin. je lui déclarai que j'étais chrétien. Il me dit: « Ce n'est pas possible, avant-hier tu brûlais la Bible ». Je lui répondis : « J'ai vu le Christ ; il est vivant. Il m'a donné cette paix que nul autre n'a pu me donner ». Mes parents et mes amis vinrent me trouver et me posèrent la même question.« je persécutais le Christ, dis-je, parce que je ne le connaissais pas. Maintenant je le connais; je ne vous prêche pas quelqu'un qui me soit étranger. » je leur dis encore :« Autrefois j'avais entendu parler de lui, mais je ne Le connaissais pas Lui-même ». 
     

    Pour avoir la paix
    il faut connaître Christ personnellement.

     Beaucoup de chrétiens sont dans le même cas. Ils ne connaissent pas jésus lui-même. Et voici la différence qu'il y a entre « savoir quelque chose de Jésus-Christ » et « Le connaître lui-même » : Quand je connaissais quelque chose de lui, je le haïssais, mais maintenant, je Le connais, lui, et je l'aime. Beaucoup d'hommes prétendent être chrétiens et vivre une vie chrétienne, mais ils n'ont pas la paix, le repos, et ils cherchent la paix ailleurs, même dans le péché.
    C'est parce qu'ils ne connaissent pas Jésus-Christ. Connaître les choses qui concernent Jésus-Christ, cela ne sert de rien, il faut le connaître lui-même. Nous pouvons comprendre ce qu'on dit de Lui en lisant des livres, mais Lui, nous ne pouvons le connaître que par la prière. Quand je connaissais les choses qui concernent Jésus-Christ, cela ne me servait de rien ; mais quand j'ai commencé à prier, alors il s'est révélé à moi, et dès lors j'ai pu dire aux autres : « Connaissez-le, et il vivra en vous, et vous donnera véritablement le repos de vos âmes ». 
     

    La paix de Christ subsiste dans les jours mauvais.

    Cette paix, nous ne l'avons pas seulement lorsque tout va bien, mais c'est au milieu de la persécution, des souffrances qu'elle nous inonde.

    Au Tibet, je fus jeté une fois dans une citerne où je restai trois jours sans nourriture et sans rien à boire. La porte était scellée et il faisait complètement nuit; il y avait à côté de moi des cadavres. J'eus l'impression d'être en enfer ! Alors monta dans mon coeur une tentation : « Où donc est ton Christ? Tu vois qu'il ne te sert à rien ; il n'a pas pu t'aider, il ne vient pas à ton secours... » Mais je me souviens aussi, pendant ces trois journées passées au fond de ce puits dans la souffrance, avec mon bras brisé, dans la puanteur dégagée par les cadavres, de la joie de mon coeur que rien ne pouvait me ravir... Et j'ai fait la comparaison: « Dans la maison de mon père, je n'avais ni repos, ni calme, et maintenant, dans cet enfer, j'ai la paix. Cet enfer devient le ciel ! » Voilà réalisée la promesse de Jésus d'être toujours avec nous. jamais je n'aurais pu me figurer d'avance que la paix du Seigneur pourrait inonder un coeur dans des conditions si difficiles ; c'était la paix « qui surpasse toute intelligence... »
    Je fis ensuite une autre expérience merveilleuse : Au moment où je pensais que j'allais passer dans l'autre monde, j'entendis la porte s'ouvrir, une main me lança une corde, mais lorsque j'arrivai à l'air libre, il n'y avait plus personne! Alors je compris qu'Il est toujours là pour nous tirer de la détresse.

    Non, le temps des miracles n'est pas passé, mais le temps de la foi est en train de s'en aller. Vous direz peut-être que c'était un rêve et que c'est un
    être humain qui a ouvert la porte de la citerne et qui m'a délivré... Les hommes ne peuvent pas remettre un bras cassé en le touchant simplement... une main me toucha le bras et le guérit. Ce ne sont pas les mains des hommes qui font cela, mais la main du Seigneur.

    Je peux prêcher le Christ, non parce qu'il est parlé de lui dans la Bible, mais parce que j'ai connu qu'il est le Christ vivant. S'il n'était pas le Christ vivant, je ne prêcherais pas l'Évangile que je brûlais il y a quelques années seulement. je ne serais pas disposé à souffrir pour Lui, quand même il a souffert pour moi... 

    La paix du ciel commence ici-bas.

     Il y a de malheureux chrétiens qui se réjouissent d'être dans le ciel après leur mort, mais ils ne se rendent pas compte que le ciel doit commencer sur la terre. je ne crois pas à cette religion qui promet un ciel pour plus tard. Si nous nous donnons à Christ, nous reconnaîtrons que le ciel commence ici même.

    Bien des gens sont fiers de leurs belles maisons, de leurs beaux ornements ou de leur beau pays. Mais vous ne serez pas toujours dans cette maison, dans ce pays; dans dix ans, dans vingt ans, il faudra les quitter. Votre maison n'est pas ici, votre véritable home est là-haut. Et avant d'être là-haut , il faut que vous commenciez à y vivre dès ici,bas. Si les chrétiens qui s'attendent à être admis dans le ciel après leur mort, et qui n'en font pas l'expérience dès ici-bas, sont vraiment reçus dans cette maison céleste, ils s'y sentiront déplacés, mal à leur aise... Ils souffriront d'être là où ils ne sont pas habitués à vivre. 

    Cherchez ce Christ qui donne la paix
    et vous trouverez.

     Je ne suis pas le seul qui ait fait l'expérience du Christ vivant. je me souviens d'avoir rencontré un autre homme qui me raconta son histoire merveilleuse : Lui aussi avait cherché dans le bouddhisme et l'hindouisme la paix, sans la trouver. Un jour, il ferma sa porte, prit un couteau bien aiguisé, résolu à se tuer. Il se disait : « Il n'y a point de Dieu. J'ai fait tout ce que j'ai pu pour le trouver, et il ne m'a pas répondu ». Au moment même où il saisissait le couteau pour se couper la gorge, il vit un homme qui se tenait près de la porte, et qui était d'apparence quelconque. Cet homme lui dit : « je sais: que tu as fait tout ce que tu as pu pour trouver le repos de ton âme. Viens avec moi ». Il le mena à la frontière du Tibet ; il y avait là une rivière et il lui demanda de l'attendre près de cette rivière. À dix kilomètres de là vivait un simple chrétien, que l'inconnu alla chercher... Et le chrétien pensait : « Cet homme est sans doute un ami de ce chercheur de vérité, auprès duquel il me conduit: ce dernier aura entendu parler de moi, et aura désiré me voir... » Le bouddhiste pensait de son côté: «L'homme qui m'a conduit ici est un ami de ce chrétien... » Mais ni l'un, ni l'autre ne savait qui était cet intermédiaire mystérieux. Alors le chrétien commença à parler de l'Évangile au bouddhiste. Soudain, une émotion saisit celui-ci, le Saint-Esprit était à l'œuvre en son âme. Une paix toute nouvelle entra en lui, et il ne put s'empêcher de le confesser. Et lorsqu'il fut un peu plus avancé dans la connaissance de l'Évangile, le chrétien lui dit « Il faut maintenant que tu sois baptisé, descendons à la rivière ; mais auparavant allons chercher celui qui m'a amené auprès de toi ». Ils retournèrent pour le chercher, mais l'homme avait disparu... Alors ils reconnurent la merveilleuse réalité des promesses du Seigneur : en effet, cet homme avait cherché la vérité, et le Seigneur l'y avait conduit.

    Voyez comme ceux qui cherchent sont amenés à trouver !
    Mais combien grande est la misère de tous ces hommes qui s'intitulent eux-mêmes « chrétiens » et qui n'ont aucune expérience personnelle de leur Sauveur !

    Misère des chrétiens qui n'ont pas la paix
    et ne connaissent pas le Christ.

     Je pensais autrefois : « Que je suis malheureux d'être né dans un pays païen, et qu'ils sont heureux ceux qui savent tout ce qui concerne Jésus-Christ ! » Mais après avoir visité d'autres pays, je dus changer ma manière de voir, et je bénis Dieu de m'avoir fait naître dans une contrée païenne, parce qu'alors, je n'étais pas satisfait, tandis que les habitants des pays chrétiens s'imaginent avoir trouvé, n'avoir rien à chercher. Beaucoup préfèrent aller au théâtre plutôt qu'à l'église ; beaucoup s'adonnent à la boisson au lieu de chercher autre chose. Beaucoup se contentent de savoir ce qui a été dit au sujet de Jésus-Christ... mais, au dernier jour, Jésus-Christ leur dira : « je ne vous connais pas! Vous connaissiez ce qui me concerne, vous saviez que je suis né en Palestine, que j'y suis mort, et moi, je sais où vous êtes nés et avez vécu, mais je ne vous connais pas, parce que vous ne m'avez pas connu ». Et alors ils resteront tristes et confus, et constateront qu'il ne leur a servi à rien du tout de savoir qui est Jésus-Christ, au lieu de le connaître Lui-même, et de l'entendre leur dire : « Oui, je te connais, j'ai vécu avec toi, et nous allons vivre ensemble dans le ciel ».

    Jésus l'a dit : « Il en viendra beaucoup du Nord et du Sud, de l'Est et de l'Ouest... mais les enfants du Royaume seront jetés dehors ». Qui sont ces « enfants du Royaume »? Ce sont les chrétiens de nom. Ils se croient sauvés, mais ils ne le sont pas. Et ceci est une occasion pour nous d'y réfléchir : Sommes-nous des chrétiens de nom ou bien connaissons-nous Christ personnellement?

    Lorsque nous le connaîtrons personnellement, alors nous recevrons cette paix si merveilleuse que je ne sais pas de mots pour la décrire...
    En un sens, vous avez plus de bonheur que moi, parce que vous n'avez pas, comme moi, déchiré et jeté au feu la Bible, et jamais haï Jésus-Christ comme je l'ai haï. Mais si un grand pécheur comme moi peut être sauvé, comment tous les autres ne pourraient-ils pas l'être ? D'autre part, il y a beaucoup d'hommes, dans les pays chrétiens, qui seront punis, parce que, devant eux, se lèveront les représentants des pays païens qui leur diront : « Vous avez perdu la vérité que vous connaissiez depuis votre enfance ».

    Pour nous, aux Indes, qui avons reçu Jésus-Christ, nous sommes reconnaissants aux chrétiens d'Occident, parce qu'ils nous ont envoyé des missionnaires, leurs propres fils, et dépensé pour nous leur propre argent. Autrefois donc, je pensais : « Ils doivent être de bons chrétiens et des gens merveilleux, ceux qui font ces sacrifices pour nous envoyer l'Évangile ! » Mais après avoir visité certains pays ,chrétiens, j'ai été profondément désappointé de ce que beaucoup ne sont pas de véritables chrétiens. Et j'ai dû constater qu'il n'y a point de pays chrétien. Il y a des chrétiens.

    Je ne suis pas venu ici pour prêcher, mais simplement pour rendre mon témoignage. Ce que Jésus-Christ a fait pour moi, il peut le faire pour d'autres. Plus nous savons de choses à son sujet, mieux nous sommes préparés à le connaître Lui-même. Pour le connaître personnellement, il faut consacrer quelques minutes au moins chaque jour à lire sa parole et à prier. C'est alors qu'il se révélera à nous comme le Sauveur vivant, et alors nous pourrons, à notre tour, rendre notre témoignage et dire que nous avons trouvé la paix auprès de Celui qui a dit : «Venez à moi, vous tous qui êtes travaillés et chargés, et vous trouverez le repos de vos âmes ».

    J'ai une grande joie à rencontrer des frères ici ! Nous sommes réunis pour un instant, mais le temps vient, et il sera bientôt là, où tous, ceux du Nord et du Sud, ceux de l'Est et de l'Ouest, se rencontreront pour ne plus jamais se quitter. Alors nous ne dirons plus : «Ma patrie, c'est la Suisse, l'Angleterre, l'Inde », mais : « Ma patrie, c'est le Ciel ».

    Et que Dieu nous aide, d'ici là, à trouver véritablement la paix et la joie en Lui, pour que nous puissions être prêts à passer avec Lui l'éternité.


     


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    LE SADHOU SUNDAR SINGH
    né le 3/ 09/ 1889 - disparu en 1929
     
    A 15 ans, le Christ lui apparut comme à St Paul.
    Devenu son fidèle témoin et malgré diverses
    persécutions, Sundar le prêchera toute sa vie aux
    Indes, au Tibet, dans l'Himalaya et en Europe.
    Sa consécration au Christ, sa vie de prière,
    ses souffrances et son obéissance jusqu'à la mort,
    tout cela garde pour nous une valeur permanente
    qui glorifie le Dieu que Sundar a servi.
    Il faut lire sa biographie et ses paroles, qui semblent
    tout droit sorties des Actes des Apôtres.


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